Abstract:Le métissage n'est pas une singularité américaine, certes.Le déplacement des hommes et des femmes, la circulation des idées, le commerce des marchandises, les flux financiers qui vont de pair avec les...Le métissage n'est pas une singularité américaine, certes.Le déplacement des hommes et des femmes, la circulation des idées, le commerce des marchandises, les flux financiers qui vont de pair avec les transferts culturels ont généralement favorisé la rencontre des corps et l'hybridation des imaginaires.Mais l'essor du Nouveau Monde depuis le XVI e siècle a constitué un « formidable changement d'échelle » 1 , élevant l'Amérique en un carrefour des migrations intercontinentales.Théâtre du choc entre conquérants européens et Amérindiens puis de la déportation des Africains ; terre d'accueil des masses de migrants venus d'Europe, puis du Moyen Orient et d'Asie aux XIX e et XX e siècles, l'Amérique a creusé un lit, sans équivalent, de la rencontre -souvent violente -de populations venues de tous les continents.Il apparaît caractéristique que le sens premier donné au mot « métis » dans le Littré soit : « qui est né d'un blanc et d'une indienne (d'Amérique), ou d'un indien (d'Amérique) et d'une blanche » 2 .Cette définition du métissage, biologique et limitée aux rapports indiens/blancs est un stéréotype ancré dans le XIX e siècle colonial.En effet, c'est dans l'Amérique coloniale que la représentation biologique du métissage s'est peu à peu structurée.Read More