Abstract:L'écrivain français contemporain Patrick Deville produit actuellement un œuvre des plus intrigants que l'on puisse espérer trouver. C'est un ensemble varié et en continuelle évolution qui pose avec in...L'écrivain français contemporain Patrick Deville produit actuellement un œuvre des plus intrigants que l'on puisse espérer trouver. C'est un ensemble varié et en continuelle évolution qui pose avec insistance la question de ce qu'est le roman au milieu des conflits de notre présent culturel, et de ce qu'il peut devenir dans un avenir que nous ne pouvons que vaguement deviner. Parmi ses œuvres les plus récentes m'intéressent plus particulièrement Pura Vida, Equatoria et Kampuchéa, parce qu'elles semblent constituer (du moins jusqu'ici) une trilogie qui fait le tour du monde sur l'équateur, et dont les héros semblent à chaque fois être des lieux, plutôt que des personnes. D'un autre point de vue, on pourrait soutenir que le protagoniste de ces textes est le roman lui-même, parce que chacun d'entre eux – quel que soit son sujet – montre le roman de maintenant à la recherche d'une forme nouvelle. Cette façon de faire est convaincante, car elle témoigne de la manière dont la culture est en train de se métamorphoser, là, sous nos yeux. Dans cet article je voudrais me concentrer sur Kampuchéa, parce que je crois qu'il s'appuie sur les textes qui le précèdent, et y apporte une réponse essentielle. En outre, c'est dans Kampuchéa que Deville confirme sa nouvelle compétence d'écrivain, en esquissant un nouvel horizon de possibilité pour le roman comme forme littéraire vivante et dynamique.Read More