Abstract:L'équipe de Mens m'a demandé de rédiger un bilan des dix ans de la revue et du champ de l'histoire intellectuelle.Je me suis aussitôt récusé : ce n'est pas là mon domaine, et d'autres sont bien plus q...L'équipe de Mens m'a demandé de rédiger un bilan des dix ans de la revue et du champ de l'histoire intellectuelle.Je me suis aussitôt récusé : ce n'est pas là mon domaine, et d'autres sont bien plus qualifiés que moi pour mener à bien cette entreprise.J'eus beau dire, on revint à la charge.Et j'ai accepté, parce que je suis la revue avec intérêt depuis le début, que l'équipe est dynamique et que le défi mérite d'être relevé.Mais plutôt qu'à de savantes réflexions sur la substantifique moelle de l'histoire intellectuelle, je convie le lecteur à un parcours rétrospectif des dix premières années de la revue, de 2000 à 2010.Je me permettrai de prendre un ton personnel : on aura là les impressions d'un lecteur attentionné.Le premier souvenir que je garde de l'apparition de la revue Mens est double.Me revient en mémoire l'image de deux ou trois étudiants zélés, assis à une misérable table du congrès de l'Institut d'histoire de l'Amérique française, en octobre 2000, et qui vendaient le premier numéro d'une revue, bien chétive dans son petit format et ses quatrevingts pages à la typographie trop serrée.Le numéro se vendait 10 $ ; l'abonnement, 15 $.Et longtemps après le départ des exposants de livres, le samedi midi, nos dévoués zélateurs continuèrent à discuter avec qui voulait bien les entendre.On voyait que c'étaient des étudiants d'histoire passionnés.Quel avenir allait connaître cette petiteRead More